"E aqueles que foram vistos dançando foram julgados insanos por aqueles que não podiam escutar a música"
Friedrich Nietzsche

quinta-feira, fevereiro 06, 2014

Pakistan: pourparlers entre les talibans et le gouvernement

Le Parisien - Publié le 06.02.2014, 13h33
Les pourparlers entre le gouvernement pakistanais et les talibans locaux du TTP visant à mettre un terme à sept années d'insurrection islamiste armée ont débuté jeudi dans la capitale Islamabad.

Les pourparlers entre le gouvernement pakistanais et les talibans locaux du TTP visant à mettre un terme à sept années d'insurrection islamiste armée ont débuté jeudi dans la capitale Islamabad. | Aamir Quresh

Zoom
1/2























Les pourparlers entre le gouvernement pakistanais et les talibans locaux du TTP visant à mettre un terme à sept années d'insurrection islamiste armée ont débuté jeudi dans la capitale Islamabad, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

Il s'agit de la première rencontre entre les médiateurs du gouvernement et ceux des rebelles islamistes depuis que le Premier ministre Nawaz Sharif a décidé de donner une "autre chance" à la paix après la rupture en novembre de contacts préliminaires avec les insurgés dans la foulée du meurtre du chef taliban Hakimullah Mehsud par un drone américain. 

"Les pourparlers ont commencé", a déclaré à l'AFP un responsable proche d'Irfan Siddiqui, négociateur en chef pour le gouvernement pakistanais. "Nous allons rencontrer (le comité des talibans) avec le coeur et l'esprit ouverts", a déclaré M. Siddiqui à son équipe de négociateurs, selon ce responsable. 

Un autre responsable gouvernemental a confirmé le début des discussions après le départ raté de mardi. Les deux délégations devaient alors se rencontrer dans la capitale, mais le comité gouvernemental ne s'était jamais présenté affirmant avoir des interrogations sur la composition et l'autorité de l'équipe de trois négociateurs mandatés par les insurgés. 

Imposer la loi islamique 

Les rebelles du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un regroupement de factions islamistes armées à l'origine de centaines d'attentats sanglants depuis sa création en 2007, militent pour l'imposition de la loi islamique (charia) dans ce pays musulman de 180 millions d'habitants. 

"Sans la charia, il n'y a pas même 1% de chance que les talibans acceptent un accord", a déclaré mercredi à l'AFP, le mollah Abdul Aziz, un des trois membres des médiateurs talibans. 

Les rebelles reprochent aussi au gouvernement d'être un "esclave" des Etats-Unis et de leur "guerre contre le terrorisme". 

Et le maintien de soldats américains en Afghanistan voisin au terme de la mission de l'Otan, fin 2014, pourrait aussi compromettre les pourparlers entre les talibans pakistanais et le gouvernement d'Islamabad, ont suggéré les médiateurs des insurgés. 

"Si les Américains restent en Afghanistan, il n'y aura pas de paix possible dans la région, la situation sera la même, instable", a déclaré cette semaine à l'AFP le mollah Sami ul-Haq, négociateur en chef des talibans pakistanais. 

Les insurgés exigent également toujours l'arrêt des frappes de drones américains qui les visent, avec leurs alliés d'Al-Qaïda, dans leurs fiefs des zones tribales du nord-ouest, à la lisière de l'Afghanistan. 

S'ils n'ont pas mis fin à ces bombardements, les États-Unis ont ces derniers mois réduit largement leur nombre. 

En janvier dernier, Washington n'a ainsi mené aucune attaque de drone dans les zones tribales, une première pour un mois calendaire depuis plus de deux ans selon le Bureau of investigative Journalism, un organisme de recherche britannique indépendant, ce qui pourrait favoriser le dialogue entre les insurgés et le gouvernement pakistanais. 

Des sources américaines préviennent toutefois que cette retenue ne s'applique pas lorsque la cible est considérée comme une menace directe aux États-Unis, comme ce fut le cas de Hakimullah Mehsud. 

Par ailleurs, l'armée pakistanaise et les talibans du TTP ne se sont pas, du moins pour l'instant, engagés à un cessez-le-feu. Si le pays reste régulièrement ensanglanté par les attentats, le commandement central des talibans s'était toutefois dissocié cette semaine d'un attentat suicide ayant fait huit morts à Peshawar, grand carrefour du nord-ouest du pays.

Nenhum comentário: