"E aqueles que foram vistos dançando foram julgados insanos por aqueles que não podiam escutar a música"
Friedrich Nietzsche

terça-feira, agosto 21, 2012

Manœuvres militaires américano-coréennes sur fond de tension en mer de Chine


RFI - Article publié le : mardi 21 août 2012 - Dernière modification le : mardi 21 août 2012
Exercice anti-terrorisme dans le métro de Séoul.
Exercice anti-terrorisme dans le métro de Séoul.
REUTERS/Kim Hong-Ji

Par Christophe Champin
 
Les troupes américaines et sud-coréennes ont débuté leurs manœuvres militaires communes annuelles. Cet exercice se déroule jusqu’à la fin du mois d'août dans et autour de Séoul, la capitale sud-coréenne. Il est banal mais il intervient dans un contexte de renforcement de la présence maritime américaine dans le Pacifique et en Asie, alors que les incidents se multiplient et plusieurs pays de la zone, autour d’îlots qu’elle revendique.

C'est un exercice classique pour les Etats-Unis qui coopèrent étroitement sur le plan militaire avec la Corée du Sud. Comme chaque année d’ailleurs, il suscite la colère du voisin nord-coréen qui en profite pour menacer Séoul de ses foudres.
Mais les exercices du même type se multiplient dans la zone Asie-Pacifique. Ils s'élargissent aussi à de nouveaux Etats, comme l’Inde par exemple. Et c’est un signe du renforcement de la présence militaire américaine dans cette partie du monde. Jusqu’ici, 50% de cet effort se portait sur la zone Atlantique et les 50 autres pour cent dans le Pacifique. Désormais, 60% des forces américaines y seront concentrées.
La raison principale, c’est la montée en puissance de la Chine et la protection des intérêts économiques américains. « On est passé sur le thème d’une menace chinoise qui vient s’inscrire à contresens des intérêts vitaux des américains. Il y a donc un souci de bien marquer que les Etats-Unis sont un garant de sécurité dans la zone Asie Pacifique, explique Marianne Péron-Doise, spécialiste des questions stratégiques à l’Institut national des Langues et civilisations orientales. Mais il y a aussi un souci de s’accrocher à la dynamique de croissance asiatique et donc de chercher par tous les moyens à stabiliser la zone. Et forcément cela explique l’effort militaire américain, la tenue de plus en plus répétée d’exercices multinationaux de plus en plus grande ampleur par exemple. »
Pour mener à bien cette stratégie, Washington s’appuie sur des alliés dans la région. Il y a la Corée du Sud bien sûr, et plusieurs pays d’Asie du Sud Est comme les Philippines, la Thaïlande ou Singapour, qui sont des partenaires de longue date.  Mais Washington se rapproche aussi du Vietnam, l'ancien ennemi.
Tous ces pays ont besoin de la présence américaine pour faire contrepoids à l'omniprésence croissante de la Chine. Ces derniers mois, les hauts responsables américains -dont la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le secrétaire d'Etat à la Défense Léon Panetta - ont d'ailleurs multiplié les déplacements officiels dans la région. 
Pekin et Tokyo haussent le ton sur les Senkaku
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Parmi leurs alliés les plus solides, il y a le Japon, dont les relations se tendent avec la Chine autour des îles Senkaku, sous contrôle japonais mais revendiquées par Pékin, sous le nom de Diaoyu. Ce n'est pas le premier incident du genre. Pour autant, la tension est forte. Des nationalistes chinois ont réussi à planter un drapeau sur l’un de ces îlots le 15 août dernier, avant d’être arrêtés par les japonais puis expulsés. Ensuite ce week-end, ce sont des nationalistes japonais appuyés par une flottille de navires qui sont allés réaffirmer la souveraineté japonaise, provoquant la colère des Chinois.
Et les Etats-Unis, compte tenu de leur alliance militaire avec Tokyo, suivent forcément ce qui se passe. « Les Etats-Unis ont un accord de défense avec le Japon, donc les Senkaku sont reconnues comme faisant partie du territoire japonais. S’il y a une véritable occupation des ilots Senkaku ou de cette zone en mer de Chine par la marine chinoise, par exemple, les Etats-Unis avaient déclaré, il y a quelques temps, que cela faisait partie de cet accord de défense. Donc ils pourraient intervenir aux côtés des forces de défense japonaises pour défendre ce qui fait partie du territoire japonais », analyse Valérie Niquet, spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique. Cela dit, explique-t-elle, on est plutôt dans un jeu où la Chine pousse ses pions pour tester la réaction de ses adversaires.
En revanche, plus au sud, en mer de Chine méridionale, Pékin a été beaucoup plus loin dans ses revendications sur différent chapelets d'îles, notamment contre le Vietnam et les Philippines. « En mer de Chine du Sud, la Chine essaye de s’approprier deux millions de km2 d’étendue maritime et de transformer cela en eaux territoriales. C’est un endroit par où passe une grande partie du trafic de marchandises mondial, au-dessus de 50% du trafic de conteneurs, indique Jean-Vincent Brisset, chercheur à l'Institut de recherche internationale et stratégique. Donc là, il y a vraiment quelque chose dans la zone qui a un impact au niveau mondial. Les problèmes sur les petits îlots entre le Japon et la Corée du Sud ou même sur les Senkaku sont quelque chose de plus simple, en tous cas de plus léger sur le plan des conséquences possibles. »
Effectivement, les incidents ont été plus nombreux et sérieux en mer de Chine, ces dernières décennies. Dans les années 70, Pékin a annexé les îles Paracels que le Vietnam considère toujours comme faisant partie de son territoire. Il y a également les îles Spratleys revendiquées à la fois par la Chine, le Vietnam, les Philippines, Brunei et Taïwan. Tout récemment encore, la tension militaire est montée d’un cran entre la Chine et les Philippines sur le récif de Scarborough. Et cela inquiète forcément les Etats-Unis.

Avec Jelena Tomic et Chloé Bahize

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