Par RFI
Un F15E «Strike Eagle» de Lakenheath photographié sur la base d'Aviano en Italie.REUTERS/Alessandro Garofalo
Une frappe américaine a bien été menée ce lundi 15 juin 2015 en Libye. Les Etats-Unis évoquent un raid aérien, mais des vérifications sont en cours pour savoir si le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar fait bien partie des victimes. En tout cas, l'homme était activement recherché par les services occidentaux.
C'est un responsable du gouvernement libyen - reconnu par la communauté internationale - qui a annoncé, ce dimanche 14 juin que le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar avait trouvé la mort dans une « frappe de l'armée américaine » ayant visé « une ferme » à Ajdabiya, à 160 km à l'ouest de Benghazi, chef lieu de l'Est libyen.
Depuis plusieurs années les experts annoncent que Mokhtar Belmokhtar est la cible privilégiée des Américains. Sa tête est d'ailleurs mise à prix depuis l'attaque du complexe pétrolier d'In Amenas en Algérie en 2013. Un assaut dans lequel 38 civils - dont trois Américains - ont été tués. Le chef jihadiste semble défier la mort : pendant l'opération Serval, l'armée tchadienne avait déjà annoncé sa mort, et, depuis, son élimination a été évoquée à maintes reprises.
Alliances en Libye
Après Serval au Mali, le plan de Mokhtar Belmokhtar était d'aller chercher des alliances en Libye. Cependant, ces derniers temps, son mouvement, Al-Mourabitoune a commencé à se fissurer : une partie de ses militants préférant faire allégeance à l'organisation de l'Etat Islamique.
Eliminer la cible
Le Pentagone a donc confirmé le raid aérien en évoquant une attaque menée à l'aide d'avions F15 Strike Eagle, des chasseurs bombardiers généralement basés à Lakenheath dans le Suffolk au Royaume-Uni. « Nous continuons à évaluer les résultats de l'opération et fournirons plus de précisions de manière appropriée », a prudemment déclaré ce 14 juin au soir le colonel Steve Warren, un porte-parole de la Défense américaine. En tout cas, à la différence de l'opération contre Ahmed Abou Khattala capturé l'an dernier en Libye, là, l'objectif semblait bien de tenter d'éliminer la cible et non de la capturer.
Selon certains experts, les hommes du groupe de Belmokhtar ne se comptent qu'en dizaines plutôt qu'en centaines, avec une forte proportion de Maliens et Mauritaniens.