Le Parisien - Publié le 12.11.2013, 22h22 | Mise à jour : 23h15
ALEXANDRIE (EGYPTE), LUNDI 4 NOVEMBRE 2013. Des militaires égyptiens tiennent en respect des partisans islamistes du président déchu Mohamed Morsi venus manifester en sa faveur au premier jour de son procès. | AFP
L'Egypte respire un peu mieux. Trois mois après son entrée en vigueur, la justice a ordonné, mardi, la levée de l'état d'urgence dans le pays. Le gouvernement, sous la houlette du général Sissi, l'avait mis en place après les violentes manifestations qui ont fait plus d'un millier de morts entre pro et anti-Mohammed Morsi.
Washington a immédiatement salué cette levée, une mesure exceptionnelle imposée en août par les forces de sécurité et que les Etats-Unis ont toujours condamnée.
Le porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki a, toutefois, exprimé les «inquiétudes» de son gouvernement face à des projets des autorités du Caire de «légiférer en matière de sûreté».
«Nous exhortons le gouvernement à respecter les droits de tous les Egyptiens, ce qui implique d'assurer qu'ils puissent exercer dans le calme leur liberté de rassemblement et d'expression», a-t-elle déclaré, répétant la position de la diplomatie américaine à l'égard des autorités civiles mises en place par l'armée après le renversement, le 3 juillet, du président islamiste Mohamed Morsi, toujours en détention. Son procès a été reporté récemment.
Nouvelles régulations des rassemblements
Le tribunal égyptien a ordonné, deux jours avant la date prévue, la fin de l'état d'urgence et du couvre-feu en vigueur au Caire et dans plusieurs villes égyptiennes, imposé mi-août alors que les forces de sécurité réprimaient dans le sang les manifestations des partisans du président déchu. Cependant, le gouvernement a annoncé qu'il respecterait la décision mais attendrait une notification officielle avant de l'appliquer.
L'état d'urgence donne de larges pouvoirs aux services de sécurité, mais selon les dispositions établies par décret par le président Mansour, il n'était pas possible de l'étendre de nouveau sans un référendum.
Le président par intérim Adly Mansour doit d'ailleurs promulguer bientôt par décret de nouvelles régulations des rassemblements, qui sont perçues comme des restrictions à la liberté de manifester et de faire grève et ont déjà suscité de vives réactions de mécontentement même parmi les membres du gouvernement et ses partisans. Les partisans de M. Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, appellent régulièrement à manifester, en particulier le vendredi à l'issue de la prière musulmane hebdomadaire, même si la répression a limité leur capacité à mobiliser massivement.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est rendu au Caire le 3 novembre, une première depuis le mois de mars, pour affirmer que son pays était déterminé à continuer à travailler avec l'Egypte. Par mesure de rétorsion, Washington a gelé partiellement le 10 octobre son aide de quelque 1,55 milliard de dollars au Caire, dont 1,3 milliard d'assistance militaire.
Nenhum comentário:
Postar um comentário