Des peshmergas, les combattants kurdes, lors de combats face aux jihadistes de l'Etat islmaique, près de Makhmour, le 6 août.
REUTERS/Stringer
Les combattants de l’Etat
islamique continuent de progresser dans le nord de l’Irak. Ils ont pris
plusieurs localités, dont Qaraqosh, principalement habitée par des
chrétiens d’Irak. Des dizaines de milliers de personnes fuient
l’avancée des jihadistes.
Plusieurs villes du nord de
l’Irak ont été prises dans la nuit par les jihadistes de l’Etat
islamique (EI). Les villes de Qaraqosh, Tal Kayf, Bartella et Karamlesh,
Makhmour et Al Kouair sont tombées aux mains des hommes d’Abou Bakr al-Baghdadi. D’après des témoins sur place, des dizaines de milliers de personnes ont fui devant l’avancée des islamistes.
Qaraqosh est la principale ville chrétienne en Irak. Elle comptait
50 000 habitants avant l’offensive des jihadistes d’EI. Après la prise de Mossoul,
de nombreux chrétiens chaldéens y avaient trouvé refuge. Qaraqosh était
sur la ligne de front entre le vaste territoire conquis par l'Etat
islamique et la zone contrôlée par les Peshmergas, les combattants
kurdes. Jusqu'à ces dernières heures, la ville était quadrillée par les
peshmergas et les chrétiens irakiens que l'on y rencontrait comptaient
beaucoup sur ces forces kurdes pour faire barrage à la poussée des
jihadistes. Ce rempart a volé en éclat. La chute de Qaraqosh et d’autres
localités situées sur la même ligne de front remet en cause le
face-à-face tendu, émaillé d'accrochages, qui prévalait ces dernières
semaines.
Le 3 août, déjà, la ville de Sinjar, où résidait une forte communauté de Yésidis, était tombée aux mains d'EI, provoquant la fuite de la population en masse. Mercredi,
des combats avaient opposé les peshmergas kurdes aux combattants d’EI
dans la localité de Makhmour, située à 50 km au sud-est d’Erbil, la
capitale de la région autonome kurde irakienne.
Une « catastrophe humanitaire »
« C'est une catastrophe, une situation tragique. Nous appelons le
Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir immédiatement. Des dizaines
de milliers de personnes terrifiées sont chassées de chez elles au
moment où nous parlons, on ne peut pas décrire ce qui se passe », a
alerté Mgr Joseph Thomas, archevêque chaldéen de Kirkouk et
Souleimaniyeh, dans une déclaration à l’Agence France-Presse. Le
patriarche chaldéen Louis Sako, évoque le nombre de 100 000 déplacés
chrétiens en route vers le Kurdistan voisin. Il affirme également que
les églises des villes conquises par EI « sont occupées, leurs croix ont été enlevées ».
Le Kurdistan a déjà accueilli des centaines de milliers de déplacés
en juin lors de la spectaculaire percée des jihadistes en Irak. Le
gouvernement régional du Kurdistan est donc confronté à un nouveau défi
humanitaire, mais surtout militaire face à l'avancée de l'Etat Islamique
qui se rapproche dangereusement d'un territoire qui a su, jusque-là,
défendre sa stabilité et sa sécurité.
Cette nouvelle avancée des jihadistes intervient alors que le sort
des chrétiens d’Irak a suscité un élan de solidarité en France. Le
gouvernement français a notamment proposé d’accueillir une partie d’entre eux « s'ils le souhaitent » et à en « favoriser l'accueil sur notre sol au titre de l'asile ». Onze d’entre eux sont arrivés en France, ce jeudi. Ils décrivent une situation « catastrophique ».
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