TV 5 Monde - Publié le
Destroyer
stellaire dans "Star Wars" ou vaisseau mère dans "V" et "Independence
day", Hollywood a déjà créé en images ce que le Pentagone voudrait
concrétiser à moindre échelle: un avion pouvant lancer, puis récupérer,
une armada de drones.
Le projet ne porte pas, pour
l'instant du moins, sur un engin gigantesque transportant des milliers
de personnes et de vaisseaux comme dans les films de science-fiction.
L'agence
de recherche du Pentagone a demandé aux industriels d'étudier la façon
dont un gros avion cargo pourrait libérer des drones pour espionner ou
pour attaquer un ennemi, et ensuite regagner leur port d'attache volant.
La
Defense advanced research projects agency (Darpa) ne se prépare pas à
construire un quelconque prototype, elle s'emploie juste à regarder sur
le papier ce qu'il serait possible de faire, expliquent des responsables
et des experts.
Un dessin industriel de Darpa
représente un avion à la silhouette proche du C-130 qui libère une
escadrille de drones ressemblant aux Predator ou aux Reaper.
"Nous
voulons trouver un moyen d'améliorer l'efficacité d'engins plus petits,
et l'une des idées les plus prometteuses est de transformer de grands
avions déjà existants, avec quelques modifications, en +porte-drones
volants+", a expliqué Dan Patt, responsable du programme chez Darpa,
dans un communiqué.
Ce n'est pas la première fois que l'armée américaine envisage de construire un tel appareil.
"L'idée
remonte aux années 1920", rappelle James Lewis, directeur du programme
des technologies stratégiques du Centre d'études stratégiques et
internationales. "Si vous repensez aux dirigeables, ils avaient un petit
avion, un avion de combat avec un pilote, qui s'arrimait avec un
crochet".
- Aéronefs transportant des biplans -
A
la fin des années 1920, la marine américaine a construit des aéronefs
rigides pouvant transporter en leur giron un petit escadron de biplans
Sparrowhawk.
Les avions étaient lâchés du dirigeable à
partir d'un trapèze sur lequel ils étaient accrochés. Et ils pouvaient
ensuite rejoindre leur aéronef par le même système, en s'accrochant au
trapèze qui les hissait ensuite dans le ventre du dirigeable.
La
marine américaine a construit deux exemplaires de ce type mais ils se
sont écrasés dans les années 1930, tuant des dizaines de personnes, ce
qui a mis un terme à l'initiative.
Dans les années 1960, l'agence américaine du renseignement (CIA) a passé commande d'un drone précurseur fabriqué en secret par Lockheed Martin, le D-21, qui devait être lancé à l'origine par un avion de chasse puis, plus tard, par un bombardier B-52.
Ce drone transportait un appareil photo pour des missions d'espionnage au-dessus de la Chine. L'appareil photo devait ensuite être éjecté et récupéré tandis que l'avion sans pilote s'auto-détruisait.
Le
drone a mené quatre missions sans succès, car soit il ne s'est pas
auto-détruit comme prévu, soit l'appareil photo n'a pas été retrouvé. Le
programme a été mis au placard au début des années 1970.
Le "porte-drones volant" pourrait permettre l'utilisation d'appareils sans pilote dans des régions où les Etats-Unis
ne disposent pas de bases aériennes proches, mais récupérer en vol un
robot constitue une difficulté importante, souligne M. Lewis.
Explorer
la possibilité de construire un tel appareil fait partie des
investissements du Pentagone dans la technologie robotique de pointe,
car les responsables militaires sont conscients du fait que la Russie,
la Chine, l'Iran et d'autres pays s'activent pour fabriquer leurs
propres flottes de drones de combat.
Lors du récent salon
de l'armement de Zhuhai, la Chine a dévoilé un prototype de véhicule
blindé sans conducteur transportant deux robots: un robot sur chenilles
équipé d'une mitraillette et un quadcopter --un drone hélicoptère à
quatre rotors-- de surveillance.
Si le "porte-drones
volant" paraît encore lointain, les chercheurs de l'armée américaine
progressent bien sur une version sous-marine.
"Il y a des recherches vraiment très intéressantes et un besoin stratégique" pour un transporteur sous-marin, poursuit M. Lewis.
L'an
dernier, le laboratoire de recherche de la marine américaine a annoncé
avoir lancé avec succès un drone à partir d'un sous-marin immergé, via
un tube de lancement de missile Tomahawk et des ailes qui se sont
ensuite déployées comme un origami.
19/11/2014 12:59:37 - Washington (AFP) - Par Dan De Luce - © 2014 AFP
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