Africa Nº 1 - 4 DE SEPTIEMBRE DE 2011
Des Tunisiens manifestent devant le ministère de l'Intérieur à Tunis pour protester contre le manque de réformes le 15 août 2011 ©AFP
TUNIS (AFP) - (AFP)
Plus de la moitié des Tunisiens (50,9%) jugent "incompréhensible" la situation générale de leur pays et se montrent insatisfaits de la situation économique et politique, à moins de deux mois de l’élection du 23 octobre, selon un sondage de l’agence TAP et l’institut ISTIS.
Interrogés sur leur évaluation de la situation du pays, 50,9% des Tunisiens la jugent "incompréhensible" (contre 52,6% au mois d’avril), 27,2% la considèrent "normale après une révolution", 13,7% ne ressentent aucun changement et 11% la qualifient de "douteuse".
Ce sondage a été réalisé conjointement par l’Institut de sondage et de traitement de l’information statistique (ISTIS) et l’agence de presse officielle TAP.
Il fait apparaître un pessimisme général, 57% des sondés se déclarant insatisfaits de la situation sécuritaire, et 61% mécontents de la situation économique (en hausse de 5 points par rapport à avril dernier).Le taux de satisfaction à l’égard du gouvernement provisoire chute de 10 points (21% contre 31% en avril).
A moins de deux mois de la première élection post Ben Ali, la perception générale des partis politiques est globalement mauvaise.Seuls 7% des personnes interrogées se déclarent satisfaits des performances des partis politiques, et 56,9% des sondés déclarent "n’apprécier aucun parti politique".Quelque 105 formations ont été légalisées depuis la chute du régime Ben Ali le 14 janvier, et le paysage politique tunisien est encore difficilement lisible.
En terme de notoriété, les islamistes d’Ennahda arrivent en tête (plus de 72% des Tunisiens déclarent spontanément connaître ce parti, au moins de nom), suivi des communistes du PCOT (24,5%), des centristes du PDP (22,3%) et du FDLT (gauche, 20,5%).
Mais les deux tiers des sondés considèrent que les partis politiques ne les représentent pas et ne reflètent pas leurs avis.
Si près de 60% méconnaissent le rôle et les attributions de la future assemblée constituante, 72% ont néanmoins l’intention d’aller voter le 23 octobre.
Les deux tiers d’entre eux n’ont pas encore décidé pour qui ils voteraient, et près de la moitié de ceux qui ont déjà arrêté leur choix n’exclut cependant pas de changer d’avis d’ici le scrutin.
Les Tunisiens sont appelés à élire une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le pays.
Le sondage TAP-ISTIS a été réalisé au cours de la période du 15 au 28 août auprès d’un échantillon représentatif de 2.717 personnes selon la méthode des quotas.
Les sondages politiques seront interdits à partir du 12 septembre, en raison de leur manque de fiabilité et de l’absence de cadre légal dans ce domaine, a annoncé la semaine dernière l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
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