RFI - Article publié le : dimanche 17 mars 2013 - Dernière modification le : dimanche 17 mars 2013
Des Chypriotes retirent de l'argent à une caisse automatique, le 16 mars 2013. Des files d'attentes se sont créées devant les automates après l'annonce d'un plan d'aide européen controversé.
REUTERS/Yiannis Nisiotis
Par RFI
La colère est montée à Chypre après la décision des autorités chypriotes de prélever une taxe sur tous les dépôts bancaires en contrepartie d’un prêt européen de dix milliards d’euros. Le Parlement devait se réunir d’urgence cet après-midi pour voter le texte et il était prévu que le président Nicos Anastasiades s’adresse ce soir à la nation. Finalement tout est annulé, a annoncé la télévision d'Etat ce dimanche 17 mars au matin.
Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Tout est allé très vite, trop vite peut-être. Depuis l’annonce samedi matin, le 16 mars, d’un prélèvement de 6,75 à 10% sur tous les comptes bancaires de Chypre, c’est la panique. Chez les citoyens d’abord, les distributeurs de billets ont été pris d’assaut. Personne ne savait alors que le montant de la taxe était déjà bloqué par les banques. Et ce dimanche 17 mars au matin, c’est donc le Parlement qui est touché à son tour par l’onde de choc.
Le président de centre-droit Nicos Anastasiades, élu il y a moins d’un mois, est rentré hier soir de Bruxelles. Il n’a visiblement pas réussi à convaincre cette nuit jusqu’à certains membres de sa propre majorité alors que sa position est très claire : ce plan de sauvetage s'applique ou c'est la faillite.
Indécision au Parlement
Face à des députés indécis, il a donc décidé purement et simplement de reporter les débats au lundi 18 mars dans l’après-midi. Il doit s’exprimer à la télévision le même jour en fin de matinée. Des manifestations sont maintenues ce soir devant le palais présidentiel. Les Chypriotes et étrangers, qui possèdent des comptes sur l’île d’Aphrodite, ne savent plus qui croire. Les banques affirment qu’elles n’étaient pas informées de la mesure.
La majorité des comptes de plus de 100 000 euros, sur lesquels vont être prélevés 10%, appartient à des citoyens russes. Demain le président devait justement se rendre à Moscou pour s’expliquer, mais son agenda ne cesse d’évoluer à mesure que la contestation grandit...
De son côté, le gouvernement britannique indique vouloir proposer des compensations pour les militaires et fonctionnaires britanniques installés à Chypre. L'armée britannique possède d'importantes bases sur l'île, à Akrotiri et Dekhelia.
Par ailleurs, pour le président du Parlement européen, Martin Schulz, interrogé par l'édition en ligne du Welt am Sonntag, le plan de sauvetage de Chypre doit être « socialement acceptable ». Il s'agirait, pour M. Schulz de modifier ce plan avec « une exemption de taxe », pour les comptes inférieurs à 25 000 euros.
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