Article publié le : mardi 10 décembre 2013 à 11:09 -
Dernière modification le : mardi 10 décembre 2013 à 11:09
Des soldats kényans ont été déployés dans le nord du pays pour mettre aux violences de ces derniers jours.
REUTERS/Thomas Mukoya
Au Kenya, alors que se prépare le 50e anniversaire de
l'indépendance, le 12 décembre, des affrontements ont lieu depuis une
semaine dans le nord-est du pays à la frontière avec l'Ethiopie. Des
violences qui ont fait des milliers de déplacés côté éthiopien et dans
la région et ont précipité l'envoi sur place de l'armée kényane ce
week-end. Une réunion d’urgence entre les représentants des différentes
communautés a eu lieu à Nairobi, le lundi 9 décembre.
Une quarantaine de représentants des communautés du département
de Marsabit se sont réunis à la résidence de l'ambassadeur suisse :
Rendille, Burji et surtout les deux communautés qui s'affrontent en ce
moment, les Gabra et les Borana. Ils occupent tous de hautes fonctions,
mais ne sont pas des hommes politiques. Certains accusent le passé
colonial, d'autres, les traditions de vol de bétail et de dettes de
sang, ou encore les revendications territoriales. Mais tous se mettent
d'accord sur un point : la politique a incité ces violences.
L'armée, pas une solution
Abudo Qonchoro est Gabra et il travaille dans une société pétrolière. Pour lui, l'envoi de l'armée n'est pas une solution : « Nous
ne voulons pas une répétition de ce qui s'est passé au mont Elgon où
l'armée a été envoyée et beaucoup d'atrocités ont été commises. Une
éducation civique est requise pour les résidents, ils ne sont pas allés à
l'école, ils sont analphabètes. Vous voyez, les gens éduqués sont là,
ils ne se battent pas, ceux qui sont illettrés se battent. Les
dirigeants politiques ne respectent pas l'équité et la justice en termes
de distribution des ressources. Ils croient que celui qui gagne prend
tout ».
« La faute aux politiques »
« Les affrontements vont cesser en présence de l'armée, explique Joseph Hakale de l'ethnie borana. Dès
que les militaires seront partis, ils recommenceront. La faute en
revient aux politiques. Il faut que le gouvernement force les dirigeants
de la zone à discuter ».
Aucun bilan officiel n'a été annoncé, car les deux camps refusent de
dévoiler leurs pertes. Selon Jaffer Isaak, organisateur de cette
réunion, le bilan pourrait s'élever à plus de cent morts, depuis une
semaine.
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