L'agence de notation américaine a placé la note de 15 pays de la zone euro sous surveillance négative hier soir. La France est le seul pays qui pourrait voir sa note abaisser de deux crans.
C'est officiel, 15 des 17 pays de la
zone euro vivent désormais avec une épée de Damoclès au-dessus de la
tête. Dans un communiqué, l'agence de notation américaine Standard & Poor's (S&P) a annoncé lundi soir qu'elle envisageait d'abaisser leur note de solvabilité à long terme si ceux-ci ne redressaient pas la barre rapidement. "Surveillance négative"
donc pour six pays de la zone euro notés "AAA" et celles de neuf autres
pays de la zone. Et la France est en ligne de mire. Elle est le seul
pays qui pourrait voir la note attribuée à sa dette - actuellement "AAA"
- dégrader de deux crans.
Les désaccords des pays mis en cause
L'agence de notation motive cette décision par l'accroissement des tensions systémiques, le durcissement des conditions de crédit, les risques croissants d'une récession dans l'eurozone et la persistance des désaccords entre les dirigeants européens sur les moyens de régler la crise entre autres.
L'agence de notation motive cette décision par l'accroissement des tensions systémiques, le durcissement des conditions de crédit, les risques croissants d'une récession dans l'eurozone et la persistance des désaccords entre les dirigeants européens sur les moyens de régler la crise entre autres.
Dans le jargon économique, cette mise sous surveillance est un signal d'alarme fort
à l'attention des pays concernés : Standard & Poor's est en train
de revoir leurs notes qui pourraient être dégradées sous trois mois.
L'agence de notation a un calendrier serré, puisqu'elle veut "conclure
sa surveillance aussitôt que possible après le sommet européen du 9
décembre". Celui-ci est une nouvelle fois annoncé comme le "sommet de la dernière chance" pour enrayer la crise. En préambule, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy
se sont rencontrés hier et ont annoncé un accord franco-allemand avec
la ratification d'un traité européen à la clef d'ici mars qui
renforcerait la gouvernance de la zone euro (lire ici).
La France et l'Allemagne tentent de rassurer
Dans un communiqué commun hier soir, les deux chefs de gouvernement ont dit prendre note de cette "perspective de réexamen de Standard and Poor's" et confirmé "leur volonté de prendre toutes les décisions nécessaires" pour "assurer la stabilité de la zone euro". "Les propositions formulées aujourd'hui (lundi, ndlr) conjointement permettront de renforcer la gouvernance de la zone euro afin de rétablir la stabilité, la compétitivité et la croissance."
Dans un communiqué commun hier soir, les deux chefs de gouvernement ont dit prendre note de cette "perspective de réexamen de Standard and Poor's" et confirmé "leur volonté de prendre toutes les décisions nécessaires" pour "assurer la stabilité de la zone euro". "Les propositions formulées aujourd'hui (lundi, ndlr) conjointement permettront de renforcer la gouvernance de la zone euro afin de rétablir la stabilité, la compétitivité et la croissance."
Depuis que la notation des Etats
existe, la France a toujours obtenu des trois grandes agences de
notation (en 1989 pour S&P, Moody's et Fitch) le "triple A"
garantissant ainsi que le pays est un emprunteur fiable. Avec les taux
qui en découlent. Mais depuis, la crise de la dette est passée par-là, affaiblissant les finances publiques françaises,
note S&P qui invoque ses "inquiétudes quant aux répercussions
potentielles sur la France de ce que nous voyons comme une aggravation
des problèmes politiques, financiers et monétaires au sein de la zone".
La croissance de la France revue à la baisse
La France a une dette abyssale qui s'établit à quelque 1.600 milliards d'euros (environ 85% de son PIB). Le chômage atteint 9,3% au troisième trimestre. Et selon l'agence, la croissance du pays en 2012 ne dépassera pas les 0,5% soit moitié moins que les prévisions économiques du gouvernement français. Les banques françaises sont également pointées du doigt, l'agence craignant que la perception de leur santé par leurs homologues étrangères complique leur capacité à se financer à l'étranger. Cela pourrait "accroître le risque qu'il y ait besoin d'injections supplémentaires en capital de la part de l'Etat ou d'autres interventions semblables", écrit S&P.
La France a une dette abyssale qui s'établit à quelque 1.600 milliards d'euros (environ 85% de son PIB). Le chômage atteint 9,3% au troisième trimestre. Et selon l'agence, la croissance du pays en 2012 ne dépassera pas les 0,5% soit moitié moins que les prévisions économiques du gouvernement français. Les banques françaises sont également pointées du doigt, l'agence craignant que la perception de leur santé par leurs homologues étrangères complique leur capacité à se financer à l'étranger. Cela pourrait "accroître le risque qu'il y ait besoin d'injections supplémentaires en capital de la part de l'Etat ou d'autres interventions semblables", écrit S&P.
Le ministre de l'Economie François Baroin a
assuré que le gouvernement faisait "tout" pour "protéger les économies
des Français" et "permettre aux banques de maintenir l'irrigation à
l'activité économique". Il a critiqué cette annonce selon lui
prématurée, qui ne prend pas en compte l'annonce de l'accord
franco-allemand. La directrice générale du Fonds monétaire international
Christine Lagarde a salué ledit accord, estimant toutefois qu'il ne
serait "pas en soi suffisant" face à une situation économique
"extrêmement grave". Son successeur appréciera.
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