"E aqueles que foram vistos dançando foram julgados insanos por aqueles que não podiam escutar a música"
Friedrich Nietzsche

terça-feira, dezembro 06, 2011

Standard & Poor's menace le triple A de la France

Metro Paris - 06 dez 11

L'agence de notation américaine a placé la note de 15 pays de la zone euro sous  surveillance négative hier soir. La France est le seul pays qui pourrait voir sa note abaisser de deux crans.

C'est officiel, 15 des 17 pays de la zone euro vivent désormais avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Dans un communiqué, l'agence de notation américaine Standard & Poor's (S&P) a annoncé lundi soir qu'elle envisageait d'abaisser leur note de solvabilité à long terme si ceux-ci ne redressaient pas la barre rapidement. "Surveillance négative" donc pour six pays de la zone euro notés "AAA" et celles de neuf autres pays de la zone. Et la France est en ligne de mire. Elle est le seul pays qui pourrait voir la note attribuée à sa dette - actuellement "AAA" - dégrader de deux crans.
Les désaccords des pays mis en cause
L'agence de notation motive cette décision par l'accroissement des tensions systémiques, le durcissement des conditions de crédit, les risques croissants d'une récession dans l'eurozone et la persistance des désaccords entre les dirigeants européens sur les moyens de régler la crise entre autres.
Dans le jargon économique, cette mise sous surveillance est un signal d'alarme fort à l'attention des pays concernés : Standard & Poor's est en train de revoir leurs notes qui pourraient être dégradées sous trois mois. L'agence de notation a un calendrier serré, puisqu'elle veut "conclure sa surveillance aussitôt que possible après le sommet européen du 9 décembre". Celui-ci est une nouvelle fois annoncé comme le "sommet de la dernière chance" pour enrayer la crise. En préambule, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont rencontrés hier et ont annoncé un accord franco-allemand avec la ratification d'un traité européen à la clef d'ici mars qui renforcerait la gouvernance de la zone euro (lire ici).
La France et l'Allemagne tentent de rassurer
Dans un communiqué commun hier soir, les deux chefs de gouvernement ont dit prendre note de cette "perspective de réexamen de Standard and Poor's" et confirmé "leur volonté de prendre toutes les décisions nécessaires" pour "assurer la stabilité de la zone euro". "Les propositions formulées aujourd'hui (lundi, ndlr) conjointement permettront de renforcer la gouvernance de la zone euro afin de rétablir la stabilité, la compétitivité et la croissance."
Depuis que la notation des Etats existe, la France a toujours obtenu des trois grandes agences de notation (en 1989 pour S&P, Moody's et Fitch) le "triple A" garantissant ainsi que le pays est un emprunteur fiable. Avec les taux qui en découlent. Mais depuis, la crise de la dette est passée par-là, affaiblissant les finances publiques françaises, note S&P qui invoque ses "inquiétudes quant aux répercussions potentielles sur la France de ce que nous voyons comme une aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires au sein de la zone".
La croissance de la France revue à la baisse
La France a une dette abyssale qui s'établit à quelque 1.600 milliards d'euros (environ 85% de son PIB). Le chômage atteint 9,3% au troisième trimestre. Et selon l'agence, la croissance du pays en 2012 ne dépassera pas les 0,5% soit moitié moins que les prévisions économiques du gouvernement français. Les banques françaises sont également pointées du doigt, l'agence craignant que la perception de leur santé par leurs homologues étrangères complique leur capacité à se financer à l'étranger. Cela pourrait "accroître le risque qu'il y ait besoin d'injections supplémentaires en capital de la part de l'Etat ou d'autres interventions semblables", écrit S&P.
Le ministre de l'Economie François Baroin a assuré que le gouvernement faisait "tout" pour "protéger les économies des Français" et "permettre aux banques de maintenir l'irrigation à l'activité économique". Il a critiqué cette annonce selon lui prématurée, qui ne prend pas en compte l'annonce de l'accord franco-allemand. La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a salué ledit accord, estimant toutefois qu'il ne serait "pas en soi suffisant" face à une situation économique "extrêmement grave". Son successeur appréciera.

 

 

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