"E aqueles que foram vistos dançando foram julgados insanos por aqueles que não podiam escutar a música"
Friedrich Nietzsche

terça-feira, maio 06, 2014

Les classes moyennes trinquent, les riches vont bien, merci !


mediaLes plus luxueux bateaux de plaisance sont exposés au prestigieux salon nautique de Singapour, le 10 avril 2014.Charles Pertwee/Bloomberg via Getty Images
Le dernier rapport de l’OCDE recommande de «rendre la croissance plus inclusive». Autrement dit, que les richesses des uns profitent aux autres. Un vœu qu’il devient urgent de mettre en pratique au vu des derniers éléments que publie l’organisation montrant que les «bénéfices de la croissance ont été captés de façon disproportionnée par les plus hauts revenus», depuis le début des années 1980.
Si par bonheur vous étiez déjà riche il y a 25 ans, vous l’êtes certainement beaucoup plus aujourd’hui. On pourrait résumer ainsi le constat fait par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui vient de publier son dernier rapport. Pour preuve, le revenu moyen des 10 % les plus riches de la population était 9,5 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, alors qu’il n’était que 7 fois supérieur il y a 25 ans. 
Retomber dans la pauvreté
 
Cet écart qui ne cesse de s’élargir depuis les trois dernières décennies a eu pour conséquence dans certains pays riches comme les Etats-Unis, la France, le Canada ou l’Autriche, une réduction des classes moyennes. Dans ces pays, la part de revenus compris entre les 20 % les plus pauvres et 20 % les plus riches « a baissé au fil des années». Et selon les plus récentes données disponibles, ces disparités ne sont pas près de s’atténuer.
 
En effet, le taux portant sur les revenus les plus élevés est passé, dans les pays de l'OCDE, de 66 % en 1981 à 43 % en 2013. Dit plus brutalement, cela donne à peu de choses près « plus vous gagnez, moins vous payez ». Cette fragilisation des classes moyennes est particulièrement perceptible dans les régions où elles émergent, comme en Afrique. La moitié des 300 millions de personnes qui fait partie de cette catégorie sur le continent noir, court le risque de retomber dans la pauvreté « en cas de décès d’un membre de la famille ou d’un choc défavorable » met en garde le rapport.
 
Dans cette logique, l’OCDE a abaissé sa prévision de croissance pour 2014 à 3,4 % contre 3,6 % attendus en novembre dernier, tout en maintenant toutefois son pronostic de 3,9 % pour 2015. L’Organisation, créée à l’époque de la guerre froide, réunit 34 pays industrialisés. Dans la dernière édition de ses « Perspectives économiques mondiales », publiée le 6 mai 2014, elle souligne que la reprise amorcée aux Etats-Unis devrait « accélérer » tandis qu’un « redressement de l’activité devrait être moins marqué dans la zone euro ».
 
Faible baisse du chômage en France
 
L’OCDE met aussi en garde contre la décélération de certains pays émergents, notamment la Chine dont le taux de croissance se situe à 7,4 % soit le rythme le plus faible depuis dix-huit mois. L’accompagnement de ce ralentissement est « un défi majeur » pour l’organisation même si elle estime qu’il n’est pas alarmant et reflète simplement un fléchissement conjoncturel après une période de surchauffe.
 
Cela dit, les risques sont loin d’être derrière nous comme le rappelle l’OCDE : « Les tensions financières dans les marchés émergents pourraient bien faire dérailler la reprise mondiale », avertit-elle. Autre menace, « le recul de l’inflation dans la zone euro pourrait conduire à la déflation » ce qui entraînerait une baisse durable et néfaste des prix et… des salaires.
 
Le chômage a commencé de refluer par rapport aux niveaux sans précédent observés dans le sillage de la crise, mais plus de 44 millions de personnes devraient encore être sans emploi dans la zone OCDE à la fin de 2015, soit 11,5 millions de plus qu'avant la crise. Ainsi, la France métropolitaine ne verra baisser le chômage que « faiblement » pour se situer à 9,8 % à la fin de 2015 contre 9,9 % fin 2014. 

Autre facteur d’incertitude, les risques géopolitiques qui se sont accentués depuis le début de l’année. L’Organisation pointe notamment la crise ukrainienne qui a un impact négatif sur le climat des affaires en Russie, alors même que le pays est en récession, et sur ses liens économiques avec les partenaires occidentaux.

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