RFI -Article publié le : mercredi 25 juillet 2012 -
Dernière modification le : mercredi 25 juillet 2012
Ces
dernières semaines, de nombreux secteurs industriels en Europe, comme
l’automobile, ont annoncé des suspensions d’activité dans leurs usines.
( Photo : Reuters )
Actualité chargée ce 25 juillet 2012 dans le secteur
automobile. PSA Peugeot Citroën, qui a annoncé des pertes record de 819
millions d’euros, doit détailler dans la matinée son plan de
restructuration, qui prévoit notamment la fermeture de l'usine
d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne. C’est également ce mercredi
que le gouvernement présente son plan de soutien à la filière. Etat des
lieux d’un secteur en grande difficulté.
L’annonce,
le 12 juillet 2012 par PSA Peugeot Citroën, premier constructeur
automobile français, de la suppression de 8 000 postes, a provoqué un
séisme social et politique inédit dans l’Hexagone. Et pour cause, le
secteur automobile représente un poids non négligeable dans l'économie
du pays.
On estime en effet que 600 000 personnes au moins travaillent dans la
seule production de véhicules en France, qu'il s'agisse de voitures, de
camions, de véhicules utilitaires ou encore de caravanes. Un chiffre
qui prend en compte l'emploi chez les constructeurs comme PSA, Renault
mais aussi Toyota ou Smart, et également l'emploi chez les
équipementiers et chez les fournisseurs de matériaux de base pour la
fabrication de ces véhicules.
10% de la population active
C'est l'une des dernières grandes industries dans l'Hexagone. Mais l'automobile en France, c’est bien plus que cela. « C’est des rares secteurs où il existe un mélange entre services et construction », rappelle François Roudier, le porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles. « En
plus de la fabrication des véhicules, il y a leur réparation, leur
assurance. Tout cela représente 10% de la population active en France », explique-t-il.
Dans ce contexte, on comprend mieux l'émotion suscitée par les
annonces de PSA Peugeot Citroën. Le premier constructeur français
(devant Renault), qui affiche une perte de 819 millions d’euros pour le
premier semestre 2012, se trouve aujourd’hui dans une position
intenable. Si certains mettent en cause des erreurs de stratégie,
d’autres pointent la crise, plus dure et plus longue que prévue.
De nouvelles restructurations inévitables
Mais PSA n’est pas le seul constructeur européen aujourd'hui menacé.
On estime en effet que le marché européen de l’automobile est en
surcapacité de 20%. Autant dire que les restructurations dans la filière
vont se poursuivre. Pour Carlos Da Silva, analyste du secteur
automobile chez IHS Automotive, il ne serait « pas étonnant d’assister d’ici la fin de l’année ou en 2013 à de nouvelles restructurations brutales ». Selon lui, « il
ne s’agit pas d’un problème franco-français. Aucun constructeur en
Europe ne sera épargné, que ce soit Fiat, Ford, Renault ou Opel ».
Le premier en Europe à avoir tiré la sonnette d'alarme, c'est le
patron de Fiat. Dès le mois de mars, Sergio Marchionne préconisait en
effet de fermer au moins une dizaine d'usines en Europe. Un scénario
apocalyptique car chaque destruction d'emplois chez les constructeurs
automobiles a un impact sur toute la filière. On estime que chaque
emploi chez un constructeur génère deux ou trois postes chez ses
fournisseurs.
L’industrie automobile européenne n’échappera pas donc à une vaste
restructuration. Dans la même situation il y a cinq ans, les
constructeurs américains ont dû, eux aussi, engager un vaste plan de
réforme au coût social douloureux. Des dizaines de milliers d'emplois
avaient été supprimés et dix usines fermées.
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