RFI -Article publié le : jeudi 28 février 2013 -
Dernière modification le : jeudi 28 février 2013
Une patrouille de la Monusco entre Goma et Rutshuru, le 12 mai 2012.
AFP PHOTO/ Phil Moore
Les combats font rage dans le Nord-Kivu. L’ONU fait état de
36 morts, dont dix civils, dans les affrontements qui ont éclaté entre
différentes factions du M23 ce jeudi 28 février après la destitution, la
veille, de Jean-Marie Runiga, le président de la branche politique du
mouvement du 23 mars. Sur le terrain, la confusion est grande.
Des tirs
ont été entendus en plusieurs endroits du Nord-Kivu, ce jeudi 28
février. Les deux factions rivales du M23 se seraient affrontées à
Kimbuba, localité proche de Goma, où se trouverait actuellement le chef
déchu du mouvement, Jean-Marie Runiga.
Ce dernier a fui Rutshuru, où il y a eu également des affrontements.
Plusieurs sources affirment que Rutshuru serait tombée aux mains de
miliciens FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ou Maï-Maï
Nyatura qui auraient profité de la discorde au sein du M23 pour agir.
Les dirigeants du M23 restés fidèles au général Sultani Makenga se
sont pour la plupart retirés à Bunagana, petite ville frontière avec
l’Ouganda. Même s’il n’y a pas eu de combats à Bunagana, de nombreux
habitants ont pris la fuite en passant la frontière ougandaise.
36 personnes tuées, dont 10 civils
Enfin, d’autres combats, qui n’ont à priori pas de rapports avec la
discorde au M23, ont lieu à Kitchanga. Là, il s’agit d’affrontements
entre miliciens de plusieurs groupes et les victimes sont, encore une
fois, surtout des civils. Un notable de la région a fait état à RFI de
trente morts à Kitchanga. Eduardo del Buey, porte-parole adjoint de
l’ONU, a fait pour sa part état de trente-six personnes tuées, dont 10
sont des civils.
Ces combats interviennent au lendemain de l’annonce par le M23 de la
destitution de Jean-Marie Runiga, président de la branche politique du
mouvement, qui est accusé par ses anciens alliés de soutenir le général
mutin Bosco Ntaganda.
Le général
Sultani Makenga et Jean-Marie Runiga affirment, chacun de leur côté,
avoir pour soi la légitimité et la supériorité militaire. Dans
l’entourage de Makenga, on pense pouvoir tenir un congrès pour désigner
un nouveau chef dès la semaine prochaine. Les délégués présents aux
pourparlers de Kampala ont été priés de rentrer à Bunagana.
Cette nouvelle flambée de violence intervient quelques jours
seulement après la signature d’un accord cadre destiné à ramener la paix
dans l’est de la RDC, ce dimanche 24 février à Addis Abeba. Ce
document, qui interdit notamment aux pays extérieurs de soutenir les
mouvements rebelles, fait également une série de préconisations de
réformes en vue de l’instauration d’un Etat de droit dans l’est du pays.
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