En Ukraine, le Premier ministre Mikola Azarov accuse ses opposants de vouloir s'emparer du Parlement. Depuis ce mardi 3 décembre au matin, sur la place de l’Indépendance, les messages appelant les manifestants à se rendre devant le bâtiment de la Rada, le Parlement, se multiplient. Plusieurs milliers de personnes y sont déjà réunies.
Mais les chefs de la contestation disent vouloir simplement manifester pacifiquement aux abords du Parlement, où se tient aujourd'hui une session qui pourrait être décisive. En effet, l’opposition a obtenu, hier, la possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement.Partie loin d'être gagnée
Mais la partie est loin d'être gagnée. Les trois partis d’opposition ne disposent pas de la majorité, mais ils comptent sur des défections au sein du Parti des régions, le parti au pouvoir pour obtenir gain de cause. Ils ont besoin de 226 voix pour faire tomber l'équipe en place. Un député du parti La Patrie, la formation de l'ancienne cheffe du gouvernement emprisonnée, Ioulia Timochenko, estimait hier soir que les contestataires pouvaient déjà compter sur 215 votes en faveur d'une motion de censure ; mais ce serait encore insuffisant.
Des manifestants installés pour la nuit place de l'Indépendance à Kiev, le 3 décembre.
REUTERS/Vasily Fedosenko |
Voyage en Chine
Le président Ianoukovitch, dont la rue, ici, à Kiev réclame la démission, quitte un pays plongé en plein chaos pour un voyage officiel en Chine de quatre jours. Une manière sans doute de gagner du temps mais aussi « d’afficher » aux yeux du monde qu’il est toujours aux commandes. Une façon aussi de prendre de la distance par rapport à des événements qui lui échappent.
En fonction de la manière dont tourneront les choses au Parlement et dans la rue, Viktor Ianoukovitch aura la possibilité de sacrifier son Premier ministre. Il pourrait aussi être tenté de faire lui porter le chapeau des violences policières et de l'échec de la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne.
Mais rien ne dit que de telles décisions, hypothétiques pour le moment, puissent calmer les ardeurs des contestataires mobilisés dans la rue qui ne voient qu'une seule issue : le départ de Viktor Ianoukovitch du pouvoir et l'organisation de nouvelles élections.
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