"E aqueles que foram vistos dançando foram julgados insanos por aqueles que não podiam escutar a música"
Friedrich Nietzsche

domingo, maio 29, 2011

Al-Qaïda prend le contrôle d’une ville au sud du Yémen

RFI - Article publié le : dimanche 29 mai 2011 - Dernière modification le : dimanche 29 mai 2011

 

Des habitants de Zinjibar manifestent contre le président Saleh, au Yémen, le 11 février 2011

Des habitants de Zinjibar manifestent contre le président Saleh, au Yémen, le 11 février 2011

REUTERS/Stringer

Par Claire Arsenault

Après deux jours de combat, des hommes qui seraient liés à al-Qaïda ont réussi à prendre le contrôle de Zinjibar, une ville côtière du sud située à un cinquantaine de kilomètres à l’est d’Aden. Selon des témoignages recueillis sur place, les assaillants, solidement armés, étaient quelques centaines. Les affrontements avec les forces gouvernementales ont fait 18 morts.

Au moment où le président Ali Abdallah Saleh est confronté à une révolte populaire pour le chasser du pouvoir, l’opposition n’a pas manqué de voir dans la « prise » de Zinjibar, une manœuvre du chef d’Etat destinée à agiter l’épouvantail d’al-Qaïda face à la communauté internationale. Le Forum commun, coalition de l’opposition parlementaire, dénonce « ces complots criminels de Ali Abdallah Saleh » et réclame de nouveau « le départ immédiat » du président, au pouvoir depuis près de 33 ans.

L'offensive de l'opposition a été appuyée dès ce dimanche par des généraux dissidents qui ont accusé le président Saleh d'avoir livré une province du sud du pays aux « terroristes ». Les militaires dissidents en ont aussi profité pour appeler les troupes qui sont encore fidèles au chef de l'Etat à faire défection et à rallier la contestation.

Selon les déclarations d’un responsable local, reprises par l’AFP, et qui a pu fuir vers Aden, les hommes armés ont d’abord occupé toutes les administrations de Zanjibar dès le vendredi 27 mai 2011. L’attaque a duré plus de quarante-huit heures et les combats entre l’armée yéménite et plus de 200 assaillants ont fait 18 morts, parmi lesquels un colonel et au moins un civil.
Ce dimanche 29 mai, des forces gouvernementales, il ne resterait plus qu’une brigade mécanisée encerclée. La veille, les assaillants avaient lancé des appels dans la ville qui compte un peu plus de 70 000 habitants pour les inciter à rouvrir les commerces et à sortir, mais en vain.

Sauve qui peut 
Les affrontements ont été extrêmement violents rapportent des habitants de Zinjibar qui signalent aussi que les hommes armés se sont rendus à la prison centrale de la ville où ils ont libéré des dizaines de prisonniers qui y étaient détenus. Un témoin, cité par l’AFP, dit avoir vu des assaillants abattre des soldats qui s’étaient rendus ; les habitants ont été empêchés de les enterrer et les corps ont été laissés au soleil… Dès que le bruit s’est répandu que les hommes armés revendiquaient leur appartenance à al-Qaïda, des dizaines de familles ont aussitôt pris la route pour se réfugier à Aden, à une ciquantaine de kilomètres.
C’est la deuxième fois en quelques mois que la ville Zanjibar subit une attaque d’Aqpa (al-Qaïda dans la péninsule arabique). En mars déjà, l’armée s’en était retirée brièvement, après des affrontements avec des combattants se réclamant de l’organisation islamiste. Aqpa est considéré par Washington comme la section la plus active de la nébuleuse islamiste ; elle a été créée en 2009 en associant les branches yéménite et saoudienne du réseau al-Qaïda. 

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